Quel bois pour une terrasse de piscine ? les essences idéales pour durer longtemps

Quel bois pour une terrasse de piscine ? les essences idéales pour durer longtemps
Quel bois pour une terrasse de piscine ? les essences idéales pour durer longtemps

Terrasse de piscine : pourquoi le choix du bois est crucial

Installer une terrasse autour de sa piscine, c’est un peu comme choisir un cadre pour un tableau : ça change tout. Et quand on parle de matériaux, difficile de résister au charme chaleureux du bois. Mais attention, toutes les essences ne se valent pas, surtout quand elles sont soumises aux contraintes d’un environnement humide, ensoleillé et très sollicité tout l’été.

Dans mes chantiers, j’ai vu quelques belles réussites… et quelques fiascos secs, fissurés ou glissants. Le bon bois, c’est celui qui tient, qui reste beau et qui ne devient pas un piège pour les pieds nus. Allez, je vous embarque dans un tour d’horizon des essences les plus pertinentes pour une terrasse de piscine qui dure — et qui en jette.

Les critères pour bien choisir le bois de sa terrasse

Avant de dérouler la liste des bois stars, prenons un instant pour comprendre sur quoi se base un bon choix.

  • Résistance à l’humidité : On ne va pas se mentir, l’eau sera omniprésente. Le bois doit donc résister à la stagnation, mais aussi au pourrissement et aux moisissures.
  • Comportement au soleil : Certains bois se fendent ou se décolorent rapidement quand le soleil tape. D’autres deviennent glissants.
  • Sécurité des utilisateurs : Rien de pire qu’un platelage qui devient une patinoire quand il pleut (j’ai encore en tête ce client qui a glissé juste après l’inauguration… grand moment). Il faut penser à l’adhérence, surtout autour d’une piscine.
  • Durabilité dans le temps : On parle ici d’un investissement. Un bon bois de terrasse doit pouvoir résister une quinzaine d’années minimum avec un entretien raisonnable.
  • Esthétique : Le bois, c’est aussi un effet visuel et une ambiance. Chaleur, exotisme, modernité… chaque essence raconte une histoire différente.

Une fois ces critères posés, voyons quelles essences sortent du lot.

Les bois exotiques : les champions de la longévité

Quand on parle de bois pour terrasses exposées à l’humidité, les essences exotiques sont souvent les premières recommandées. Et pour cause : elles cocheraient presque toutes les cases.

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Ipé : Mon chouchou personnel. Ce bois d’Amérique du Sud a une densité incroyable. Lourd, très résistant, il affiche une belle couleur brun-rouge qui grise élégamment avec le temps. Sur une terrasse de piscine, il tient parfaitement ses promesses, même sans traitement. Seul bémol : son prix.

Sur un chantier du côté de Laval, on l’a posé autour d’un couloir de nage. Deux ans plus tard, aucune déformation, les lames sont impeccables. Le client m’a même dit récemment qu’à part un petit nettoyage au balai-brosse, il n’a pas eu besoin d’intervenir. Ce genre de retour, c’est du concret.

Teck : C’est un bois noble, autrefois réservé aux ponts de bateaux. Il ne craint ni l’eau ni les insectes. Le teck est naturellement huilé, ce qui le rend très stable. Côté esthétique, ses nervures apportent une touche élégante. En revanche, son prix peut décourager, et attention aux imitations de piètre qualité.

Cumaru : Souvent comparé à l’ipé, il est presque aussi durable, légèrement plus nervuré et affiche un beau brun doré. Moins coûteux que l’ipé, mais un peu plus capricieux à la pose (tendance à se fendre si mal fixé).

Petit conseil de pro : pré-percez systématiquement vos lames exotiques, et utilisez des vis inox de qualité. Ces bois sont durs, ils réclament de la patience mais vous le rendent bien.

Le bois européen traité : une alternative plus économique

Si votre budget est plus serré, ou si vous cherchez une solution plus locale, les bois européens traités peuvent être une bonne piste. Mais il faut savoir à quoi s’attendre.

Pin sylvestre autoclave : C’est le plus courant. Il subit un traitement en profondeur qui le rend résistant aux champignons et aux insectes. Avec les bonnes classes de traitement (classe 4 minimum), il tient la route, surtout s’il est bien ventilé et monté sur une structure adaptée. L’aspect vert/jaunâtre au départ peut rebuter, mais il grise assez vite. Il demandera un entretien plus régulier pour conserver son allure.

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Chêne : Naturellement durable, même s’il est moins utilisé en extérieur autour d’une piscine. Il faut bien le sécher avant la pose, faute de quoi il bougera avec le temps. D’un point de vue esthétique, il donne un côté rustique et chaleureux que certains recherchent.

Robinier (faux acacia) : Une petite perle trop souvent oubliée. Très résistant à l’humidité sans traitement, local (on le trouve en France), et avec un rendu couleur miel doré. Seul reproche : des lames qui peuvent présenter des différences de teinte selon les lots.

Si vous optez pour un bois européen, l’espacement entre les lames, la ventilation en dessous et une pose soignée sont essentiels pour assurer une bonne durée de vie. Et oui, ça se joue souvent dans les détails.

Les bois composite : une fausse bonne idée ?

Les matériaux composites, constitués d’un mélange de fibres de bois et de résines plastiques, gagnent du terrain ces dernières années. Faciles à entretenir, leur promesse de durabilité est séduisante. Toutefois, autour d’une piscine, ils ne sont pas sans limites.

Sur un chantier réalisé à Changé, j’ai installé une terrasse en composite pour un client qui visait une esthétique contemporaine. L’installation s’est bien passée, mais après un été chaud, certaines lames ont bougé, et surtout, le platelage devenait extrêmement chaud au toucher. Résultat : des passages de bain à l’ombre obligatoire…

Le composite ne pourrit pas, ne fend pas, se lave en quelques jets d’eau, mais il chauffe vite, peut devenir glissant et a une durée de vie plus variable selon la qualité du produit choisi. À éviter donc si vous ne misez que sur l’aspect pratique sans tenir compte du confort au quotidien.

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Le petit plus : penser à l’entretien et à l’écologie

Quel que soit le bois choisi, gardez en tête que l’entretien est la clé de la durabilité de votre terrasse. Un nettoyage régulier, un passage à l’huile une à deux fois par an (selon le bois), et un brossage manuel suffisent souvent à garder les choses en bon état.

Et puis, dans une époque où les préoccupations environnementales prennent du sens, il est intéressant de privilégier des bois certifiés FSC ou PEFC, qui garantissent une exploitation responsable des forêts. Certaines essences comme le robinier français ou le pin issu de forêts gérées peuvent ainsi allier durabilité et conscience écologique.

Derniers conseils avant de poser votre terrasse

Au fil des années, ce que j’ai appris, c’est qu’un projet réussi repose autant sur le choix du bon matériau que sur les détails de la pose.

  • Optez pour une structure résistante à l’eau (bois classe 4 ou structure aluminium).
  • Prévoyez toujours une légère pente d’écoulement (2% suffisent) pour éviter les flaques.
  • Laissez un espace de dilatation suffisant entre les lames.
  • Prenez en compte l’exposition au soleil : certaines essences chaufferont plus que d’autres.

Et n’oubliez pas : autour de la piscine, on évolue souvent pieds nus. Priorisez donc des bois dont la surface reste agréable, sans échardes, avec une bonne accroche, même mouillés.

Une belle terrasse de piscine, ça transforme l’espace, ça invite à vivre dehors, pieds nus au bord de l’eau, un verre à la main. Alors mieux vaut faire les bons choix dès le départ. Et croyez-moi, quand vos proches poseront les pieds sur un platelage en ipé ou en robinier bien posé et patiné par le temps, ils ne voudront plus repartir de chez vous… sauf pour demander qui a fait la terrasse !